;Après des dizaines d’années de bureaucratie, la patronne de « Le Bideew » a trouvé sa passion dans la restauration : celle de recevoir parce que pour elle, « tout est question de rencontre
Dans une ambiance bien cosy au milieu des plantes du jardin de l’Institut français se dresse le Bideew (l’étoile), l’endroit se fond dans le décor de l’ancien centre culturel français de Dakar depuis 20 ans. Au menu, de la cuisine sénégalaise et française accompagnée de sonorités musicales qui bercent les clients. Les mardis après-midi, c’est buffet ‘tour du monde’ au menu du déjeuner : une variété de mets que les clients apprécient. Salades, viandes, sucreries et fruits, il y en a pour tous les goûts, et même si la clientèle est majoritairement européenne, la cuisine sénégalaise y occupe une grande place.
« On fait vraiment une cuisine fusion. On essaie de satisfaire un peu la clientèle. On fait du Thiebou dieune, on fait des souris d’agneau, on fait un velouté de potirons et on fait un Pot-au-feu, donc c’est ça le mélange culinaire et je pense que chacun y trouve son bonheur », explique Mme Guèye, sourire aux lèvres. Et quand on lui demande pourquoi ‘Bideew’, elle répond « parce que notre étoile est à nous, et une étoile qui brille ne peut être éteinte ».
Celle qui se fait un plaisir de visiter ses clients à table pour leur demander si tout se passe pour le mieux estime que la meilleure publicité du restaurant, » c’est le ‘bouche à oreille’ ” porté par des clients satisfaits du service. En 20 ans d’existence, le restaurant a vu passer une pléthore de célébrités, d’artistes et de personnalités de renommées mondiale.
Le charme des lieux réside dans sa tranquillité. “On a la chance d’être dans un jardin alors qu’il n’y a plus beaucoup d’espace vert à Dakar”. En effet, la simplicité et l’originalité du lieu, niché à l’abri des regards et des brouhahas du Plateau, est un bijou au moment où les espaces en plein air se raréfient dans la capitale sénégalaise.
Après des dizaines d’années de bureaucratie, Karine Guèye a trouvé sa passion dans la restauration : celle de recevoir parce que pour elle, « tout est question de rencontre ». Mais entre « la solitude du chef d’entreprise », les attentats de Charlie, les campagnes électorales houleuses, les lacrymogène, puis la Covid-19, ‘Le Bideew’ a aussi eu son lot de coups durs. Le dernier en date, la pandémie. « On est resté de mars à décembre fermé ». Une période difficile de laquelle l’ancienne agente de Air France se sort grâce à ses relations. “On a été accompagné par nos clients, les banques, les aides de l’Etat et surtout, le personnel », a expliqué Mme Guèye.
En entrepreneuriat, « il y a des moments de découragement, des moments de doute, est-ce qu’on a fait le bon choix, est-ce qu’on n’aurait pas dû et puis au final, on est encore là et encore en vie et j’espère qu’on donne aux autres l’envie d’avoir envie », confie-t-elle. Et encore « beaucoup de jeunes continuent à vouloir faire ce métier, c’est bien, il faut juste davantage les accompagner, il faut davantage professionnaliser le secteur », a-t-elle lancé.
Celle qui rêvait de devenir juge d’enfants a évolué dans le secteur bancaire pendant 20 ans puis dans le marketing et les relations avant de se lancer dans la restauration en 2002. Cela, sans se douter que ce qui était un simple projet à deux allait se transformer en 20 ans de services, qu’elle fait toujours avec passion. Aujourd’hui elle pense à passer la main et à se concentrer sur d’autres projets moins prenants tout en continuant à faire ce métier qu’elle a appris à aimer.
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