De Paris à New York, et si les chiens étaient l’avenir du luxe ?

De Paris à New York, le chien est devenu un faire-valoir siglé, dont la garde-robe inspire les plus folles dépenses.

Nos amis à quatre pattes seraient-ils l’avenir du luxe ?  Oui, eux qui jusqu’à peu s’arrogeaient à peine le droit de s’installer sur un canapé. Ces animaux que la France rurale cantonnait aux rôles de chiens de chasse ou de chiens de garde sont devenus membres à part entière des familles, par l’effet conjugué d’un nouveau lifestyle qui a émergé avec la pandémie et de la prise de conscience écologique. « Pour se sauver et sauver la nature, on essaie de se disculper en traitant bien l’animal », analyse le philosophe Mark Alizart, auteur du livre « Chiens » (éd. Puf). L’adoption de quadrupèdes a, en effet, connu un boom après le premier confinement. L’offensive des marques de luxe ne s’est pas fait attendre. Même Hedi Slimane a fait poser son chien Elvis pour la maison Celine.

LE CHIEN, LA NOUVELLE ÉGÉRIE FÉTICHE

Des petits manteaux écossais qui nous faisaient sourire aux combinaisons Gucci à 390 euros, il n’y a qu’un pas ! Si la tendance a débuté dès le tournant des années 2000 sous l’influence d’une Paris Hilton à l’apogée de sa gloire, flanquée de son chihuahua Tinkerbell (désormais décédé), tout de rose vêtu, pulls angora et nœuds papillons inclus, aujourd’hui, le chien est devenu une égérie à part entière. Car s’il fait vendre, il fait surtout acheter. Selon les chiffres de la Fediaf, l’industrie européenne de l’alimentation pour animaux de compagnie, les services et les produits non alimentaires à destination de nos toutous représentent la somme astronomique de 21,2 milliards d’euros par an. Quant au « dogwear », il devrait croître à un rythme effréné de 23 % par an d’ici à 2026 selon le magazine « Forbes ». « Sans porter de jugement moral sur le phénomène, les obsessions narcissiques de l’humain ont été transposées dans le monde canin. Après l’enfant, le chien se fait roi, justifiant toutes sortes de dépenses déculpabilisantes », constate l’historien de la mode Adrian Kammarti.

Bref, le chien se nourrit de croquettes véganes, soigne son pelage avec des shampooings Hermès, se protège du froid avec des doudounes Moncler, comme un être humain des plus privilégiés. « Gardons en tête que nous sommes des enfants de Disney. Nous avons grandi accompagnés de fictions où les animaux dansaient, chantaient, parlaient avec nous », conclut Mark Alizart. Disney dont les parcs d’attractions ont pour slogan « Quand les rêves deviennent réalité ».

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