ZIGUINCHOR : 33 ans après, le Festival des Origines Seereer-Joola annonce une reprise en grandes pompes du 5 au 11 juin 2023

Les cultures sérère et diola seront à l’honneur du 5 au 11 juin 2023 à Ziguinchor. L’Association culturelle Aguène-Diambogne (Acad), qui n’a plus organisé de festival depuis 1990, annonce son retour. Ce rendez-vous culturel, qui est inscrit dans l’agenda culturel national du ministère de la Culture, compte, pour sa 4ème édition, contribuer à la consolidation de la dynamique de paix et de développement en Casamance, mais aussi renforcer la cohésion sociale entre Sérères et Diolas par la culture.

Le compte à rebours est lancé pour le Festival des Origines Seereer-Joola. Du 5 au 11 juin 2023, Ziguinchor accueillera la 4ème édition du Festival des Origines Seereer-Joola, de l’Association culturelle Aguène-Diambogne (Acad), avec comme parrain le chef de l’Etat, Macky Sall, invité d’honneur, Le Moro Naba, roi des Mossis du Burkina Faso, et avec 1500 festivaliers. C’est ce qu’a annoncé hier, lors d’une conférence de presse, le président du Comité de relance de l’Association culturelle Aguène-Diambogne (Acad), Diamé Diouf. Puissant facteur d’unité nationale et de développement économique et social, l’Adac, créée le 28 mars 1995, est aussi, selon Diamé Diouf, un espace de concertation et d’échanges entre les communautés sérère et diola. Par son principe, révèle-t-il, tout Diola, tout Sérère est membre d’office de l’association à sa naissance. Maintenant, précise-t-il, il appartient à la personne de militer activement sur le terrain là où elle se trouve ou bien d’être passive et de vivre la parenté et la culture. Après être restés longtemps sans organiser de festival, les membres, dans le cadre de la redynamisation de l’association, ont voulu relancer les activités en organisant la 4ème édition à Ziguinchor, après la troisième qui a eu lieu à Joal, en pays sérère, en novembre 1990, a indiqué le président du Comité de relance. «On a voulu le relancer et en profiter pour préparer une nouvelle génération qui va assurer la relève. Et maintenant, c’est chose faite, nous allons tout droit vers l’organisation du festival», a annoncé Diamé Diouf hier, lors d’une conférence de mise au point avec la presse. En organisant ce festival à Ziguinchor, l’Acad veut contribuer à la consolidation de la dynamique de paix en Casamance, valoriser la diversité culturelle, renforcer la cohésion sociale entre Sérères et Diolas par la culture, promouvoir l’entrepreneuriat et l’économie sociale et solidaire, mais aussi et surtout promouvoir le consommer local. «Ce qui est essentiel, c’est la diversité culturelle, la paix et le développement. Mais cette année, nous voulons innover en introduisant l’entrepreneuriat et l’économie sociale et solidaire, parce que nous avons constaté que l’Etat du Sénégal a commencé le désenclavement de la Casamance, et il faut en profiter pour permettre à nos femmes diolas et sérères, mais aussi aux jeunes de pouvoir contribuer à l’écoulement de leurs produits», a dit M. Diouf.

Les jumelles Aguène et Diambogne
Expliquant la genèse de la parenté entre Sérères et Diolas, M. Diouf a raconté la légende de Aguène (Diola) et Diambogne (Sérère), deux sœurs jumelles qui vivaient il y a très longtemps quelque part en Afrique, dans un village appelé Kinara. Comme les origines de la parenté entre Sérères et Diolas remontent à l’aube des temps, poursuit-il, «beaucoup de choses furent oubliées». Alors, pour entretenir ces liens de parenté, leurs parents ont créé l’Acad. Cette association qui, dit-il, incarne les «valeurs sociales autour du cousinage à plaisanterie, les vertus du civisme, toutes les valeurs sur lesquelles une société fonde sa cohésion et son énergie culturelle». L’association regroupe les Sérères et Diolas du Sénégal et de la diaspora aux plans culturel et cultuel, mais peut aider l’Etat du Sénégal à aller vers la paix. Cette nouvelle édition aura pour thème : «La paix, cohésion sociale et développement durable par la culture.»

«Nous voulons montrer notre culture, vendre la paix»
Ainsi, pour donner un cachet sous-régional à cet événement, ils ont pensé inviter aussi le Président de la Gambie, Adama Barrow, et Umaro Sissoco Embalo, le président de la Guinée-Bissau. «C’est important pour nous, parce que nous parlons de paix, et donc la paix ne doit pas s’arrêter au Sénégal, elle doit aller au niveau de la sous-région, de l’Afrique et du monde», a avancé le président du Comité de relance de l’Acad. Le consommer local aussi fait partie des objectifs de ce festival, a-t-il ajouté. Il a précisé que la programmation comporte une diversité d’activités allant de Louma Acad, séance de lutte traditionnelle, à la visite des sites culturels et cultuels, en passant par de grandes nuits culturelles, des dons de sang, un colloque scientifique et un défilé des troupes. Diamé Diouf a fait savoir que c’est pour raffermir les liens de parenté entre Sérères et Diolas que le Festival des Origines a été organisé pour la première fois à Fatick, en pays sérère, en décembre 1993. Et cette première édition, dit-il, avait été placée sous le signe des «Origines».

La seconde édition a eu lieu à Ziguinchor, en pays diola, en mai 1996. Une édition qui a été placée sous le signe des «Retrouvailles», dit-il, et qui a été présidée par Abdou Diouf. Et cette 4ème édition, parrainée par le chef de l’Etat, Macky Sall, se veut être une innovation. L’association, qui a procédé hier au lancement des supports de communication et d’un site web, veut un peu coller à la modernité. «Nous voulons montrer notre culture, vendre la paix, et pour ce faire, il faut des supports de communication pour permettre au monde entier de pouvoir accéder à nos produits. C’est important, et si nous le faisons, je pense que nous collons à la modernité», conclut Diamé Diouf.

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